Unité – MPA : L’utopie des détenus
Points clés
- Comprendre le pouvoir du militantisme dans les communautés de santé mentale.
- Apprécier les attributs émancipatoires des tructures démocratiques et des responsabilités partagées dans les groupes et projets de santé mentale communautaires.
- Reconnaître que les usagers savent souvent ce dont ils ont besoin et peuvent jouer un rôle actif dans la prestation de services appropriés.
- Comprendre la pertinence contemporaine de l’histoire.
Des contenus
Le principal contenu de cette unité est le documentaire populaire de 36 minutes, intitulé The Inmates Are Running the Asylum (Les détenus gèrent l’asile), traitant du premier organisme canadien dirigé par des patients. Un autre contenu comprendun chapitre consacré à la réalisation du film par le fondateur de la MPA en 1971 et l’historien réalisateur du documentaire 40 ans plus tard.
Évaluation des contenus
- Des contenus : Apprentissage autodirigé 2 – 30 minutes
Objectifs pédagogiques
Une expérience utopique remarquable, la MPA de Vancouver a été fondée en 1971 comme une réponse militantiste à la déinstitutionalisation et aux lacunes tragiques dans les soins de santé mentale communautaires. En inversant les hiérarchies traditionnelles de la santé mentale, le groupe a mis des anciens patients et des partisans laïques sympathiques en charge. La MPA a fourni aux anciens patients des logements, des emplois et un sentiment d’appartenance et d’autodétermination. Le groupe n’a jamais compté sur les professionnels de santé mentale.
The inmates are running the asylum : Stories from MPA (les détenus gèrent l’asile : récits de la MPA) est un documentaire historique d’une durée de 36 minutes sur l’organisme communautaire de santé mentale des années 1970 (aussi disponible sur DVD dans les bibliothèques collégiales et universitaires au Canada). Par le biais d’animation, de films d’archives et d’entrevues enregistrées, on fait revivre cet organisme pionnier et on explique le fonctionnement du premier group géré par des usagers au Canada. Ce film est un message accessible et divertissant au sujet de la participation des usagers à la prestation de services, de l’importance du militantisme et de la défense des droits. La MPA est un modèle de réussite de soutien des pairs. Il s’agit d’une bonne base pour la discussion réfléchie sur ces sujets.
Les étudiants peuvent aussi explorer la méthode de réalisation novatrice employée. Les fondateurs de la MPA ont joué un rôle de premier plan dans la conception du contenu et du marketing, alors que les intellectuels impliqués sont allés chercher les ressources nécessaires pour réaliser le projet. Ainsi la réalisation du documentaire reflète la structure émancipatrice de la MPA à l’époque.
Mise en contexte des contenus
Comme le montre le documentaire, The inmates (les déténus), la MPA, fondée au début de l’année 1971, fut une expérience unique et très réussie en militantisme et en défense des droits. La MPA s’inspirait d’autres mouvements sociaux de l’époque, c.à.d. les droits des femmes et des homosexuels, et ses membres comprenaient que les malades mentaux étaient un groupe social opprimé. Le journal de la MPA, In a nutshell, présentait des commentaires informatifs, farouchement honnêtes, et hauts en couleurs sur la santé mentale; c’était aussi un lieu de présentation pour l’art, l’humour et la poésie.
Première son genre au Canada, la MPA établit bientôt des liens avec d’autres organismes naissants de survivants psychiatriques aux États-Unis et en Grande-Bretagne. La même année que la MPA voyait le jour, des usagers à New York se sont réunis sous le nom de Mental patients liberation project (projet de libération des malades mentaux). Deux ans plus tard, des patients de l’hôpital de Paddington Day, à Londres, ont fondé un syndicat des malades mentaux. Lanny Beckman, membre de la MPA, a été publié dans le journal Radical Therapist, une revue alternative en santé mentale ayant une perspective critique sur la psychiatrie. Douze numéros de la revue sont parus entre 1970 et 1972. Les années 1970 étaient favorables au militantisme en faveur des survivants. En 1981, Mel Starkman, journaliste au Pheonix Rising, a écrit sur les initiatives pour survivants au Kansas, en Californie, à New York, en Hollande, en France, en Italie, en Belgique et en Allemagne de l’Ouest.