Unité – Un chez-soi pour des milliers de personnes
Point clés
- Comprendre qu’une vie saine comporte l’accès à des espaces égalitaires et sûrs qui offrent la sociabilité, l’intimité, la créativité et les nécessités de la vie quotidienne aux personnes en tant que citoyens.
- Comprendre l’importance du modèle de centre d’accueil, de la programmation axée sur les utilisateurs des activités et des services communautaires.
Des contenus
Les contenus textuels et photographiques présentés dans cette unité nous rappellent l’importance d’un chez-soi sûr : de l’art familier sur les murs, de la nourriture saine dans les assiettes à l’heure du repas et des activités enrichissantes. Les personnes ayant accès à un logement sûr tiennent souvent ces éléments pour acquis. Cependant, cette unité souligne leur importance pour les membres du PARC, à la fois centre d’accueil et centre communautaire à Toronto.
Ce ne sont là que quelques exemples de nos contenus du PARC : les éducateurs et les étudiants peuvent trouver l’ensemble dans Contenus : Les arts – apprentissage autodirigé, Les arts au PARC: Espace multiusage, Contenus : L’alimentation – apprentissage autodirigé et Contenus : Le milieu – apprentissage autodirigé.
Évaluation des contenus
- Des contenus : Les arts – apprentissage autodirigé – 30 minutes
- Évaluation : Les arts – espace multiusage – 30 minutes
- Des contenus : L’alimentation – Apprentissage autodirigé – 2 minutes
- Évaluation : Les loisirs – Discussion autour du diaporama – 15 minutes
- Évaluation : Les loisirs – L’exposé de cinq minutes – 15 minutes
Objectifs pédagogiques
Au moment de sa création en 1980, le PARC(Parkdale Activity and Recreation Centre) a été pensé comme un refuge à l’abri du monde extérieur pour ceux qui en avaient le plus besoin, c’est-à-dire les survivants psychiatriques qui n’étaient pas les bienvenus ailleurs dans le quartier Parkdale de Toronto. Plus de quarante ans après sa création, le PARC demeure un espace pour l’espoir pour de nombreuses personnes, mais il est aussi reconnu comme une institution communautaire essentielle, dans la communauté sans pareil qu’est Parkdale.
Tout au long de son histoire, le PARC a été un « chez-soi pour des milliers de personnes ». Ceci est essentiel, parce que bon nombre de membres n’ont pas de logement sûr, confortable et accueillant pour être seul ou entre amis. La plupart des personnes tiennent pour acquis le fait d’avoir un salon, mais disposer d’un lieu sûr et confortable – un véritable chez-soi – pour se réunir avec des amis ou avec la famille, ou pour être seul, est un luxe inaccessible pour plusieurs membres du PARC.
En collaboration avec des membres et employés du PARC, notre équipe de recherche a créé trois séries de ressources pédagogiques au sujet du PARC qui réunissent des regards sur le passé aussi bien que sur le présent afin d’aider les étudiants à comprendre comment un organisme communautaire a évolué en réponse aux besoins changeants de ses membres. La créativité, le logement et la communauté sont les thèmes principaux abordés dans ces ressources. De plus, les politiques en matière de citoyenneté sont au cœur de l’histoire du PARC. Les enseignants peuvent utiliser les ressources du PARC pour aborder des enjeux spécifiques tels que le logement et la santé mentale, ou encore pour aider les étudiants à adopter une perspective plus globale et compatissante à l’égard de la vie des membres du PARC.
Cette leçon permet de découvrir le PARC en explorant ses principales caractéristiques – l’art, la nourriture et les loisirs –, ce qui aidera les étudiants à mesurer l’importance d’espaces comme le PARC.
Mise en contexte des contenus
Autrefois quartier prospère de la classe moyenne, Parkdale est devenu, après la Deuxième Guerre mondiale, un lieu où abondaient les pensions de famille et les studios (autrefois appelés « garçonnières »). En 1979, l’hôpital psychiatrique Lakeshore, situé à douze kilomètres à l’ouest, avait fermé ses portes et le Centre de santé mentale de la rue Queen, situé à proximité, avait réduit dramatiquement le nombre de lits pour patients hospitalisés. Situé à mi-chemin entre ces deux établissements, Parkdale était la première destination pour les anciens patients psychiatriques à la recherche d’hébergement. Le quartier a ainsi ressenti l’impact de la désinstitutionnalisation des soins psychiatriques.
Contrairement aux affirmations de certains défenseurs des soins communautaires, Parkdale n’a pas « offert un espace » aux naufragés des grands hôpitaux, pas plus qu’il ne leur a offert des moyens sûrs, adéquats ou sains de mener leur vie. Les anciens patients ont dû trouver le moyen de vivre de prestations d’aide sociale insuffisantes et d’un soutien inadéquat. Leur pauvreté – souvent bien évidente –, leur milieu de vie marginalisé et leur diagnostic psychiatrique suscitaient la méfiance et la suspicion auprès de la classe moyenne de Parkdale. Les médias ont alimenté ces craintes par des reportages sur la dévaluation immobilière, le danger dans les rues et la transformation de Parkdale en « ghetto psychiatrique » ou « dépotoir pour inadaptés sociaux ».
Dès sa création, le PARC est apparu comme un refuge de confiance pour les résidents de Parkdale dont la vie avait été malmenée par des problèmes de santé mentale ; le PARC leur offrait un lieu sûr, un espace d’échange, de la nourriture et du café. On aménagea d’abord un petit établissement pourvu d’un salon avec télévision et table de billard. Les meubles avaient été récupérés dans le sous-sol de l’hôpital psychiatrique de Lakeshore, qui avait fermé l’année précédente. Une petite cuisine permettait aux membres de préparer des repas. Au fil du temps, le centre s’est agrandi ; on y ajouta un comptoir à café, une petite scène de spectacle, un piano, une salle de lavage, une bibliothèque d’outils, des cours d’informatique et de cuisine, ainsi qu’un programme de repas communautaires le vendredi. Pour les membres du PARC qui étaient sans domicile fixe, qui vivaient dans des pensions ou dans la rue, le PARC offrait un espace chaleureux, un chez-soi où il était possible d’être créatif, d’acquérir de nouvelles compétences, d’échanger avec des amis ou de prendre un repas ou un café. En même temps, le salon du PARC offrait aux membres un espace de tranquillité et d’intimité où ils pouvaient se détendre et exercer leur droit de ne pasparticiper. Le PARC était et est encore une maison communautaire animée, remplie de personnes (qui s’y assoient, mangent, font des activités) et de sons (voix, bruit des boules de billard s’entrechoquant, musique). Les murs sont ornés de photographies et d’œuvres d’art et d’artisanat produites par les membres.
Au 1499 rue Queen Ouest, les membres du PARC n’étaient pas des « patients », mais des artistes, des citoyens, des employés, des écrivains et des militants. Le PARC est devenu un espace favorisant la cohésion communautaire, la créativité, les identités positives, le bien-être personnel et une compréhension politique nouvelle de la discrimination subie par les usagers des services. En réunissant les ressources du PARC et leur propre énergie créative et productive, les membres ont un discours différent de celui que véhiculaient les journaux, les psychiatres, la police et les propriétaires immobiliers. Aujourd’hui, la poésie, l’art et les conversations rayonnent dans tout le quartier, bien au-delà des murs du PARC. Des spectacles, des expositions et des ressources utiles, comme la bibliothèque d’outils du PARC, attirent de nombreux résidents du quartier. Les événements culturels et les services de logement et d’aide à l’emploi offerts par le PARC, ainsi que ses activités de défense des droits, font désormais l’objet d’articles de journaux. Ce changement de discours témoigne du fait que les membres du PARC ont pris leur place dans Parkdale et que la population du quartier reconnaît désormais le PARC comme un élément important de la communauté.
Les membres ont conscience que cet espace leur appartient ; ceux qui fréquentent le lieu depuis longtemps se souviennent même de la fumée de cigarette qui y flottait autrefois. Un sentiment commun d’appartenance est possible car le PARC, depuis son ouverture, est conçu comme un espace non médicalisé proposant des activités d’apprentissage et de loisirs autogérés. Le comité directeur chargé de l’organisation des programmes, activités et événements est composé de membres élus qui veillent à ce que les programmes répondent aux souhaits et aux besoins des membres.
Il ne s’agit pas toutefois d’une simple histoire de changement progressiste à l’ère de la santé mentale communautaire. La stigmatisation et la discrimination perdurent, et les inégalités sociales s’accentuent à Toronto. Néanmoins, le PARC représente toujours un modèle de pratique exemplaire réussi, tant pour ses membres que pour la communauté de Parkdale.
Notez s’il vous plaît: Nous avons essayé d’identifier les individus dans les photos de PARC utilisées dans cette exposition et leur demander la permission d’afficher leur image sur le site web de l’École folle. Cependant, nous savons qu’il s’agit d’un processus imparfait. Si vous pouvez nous aider à identifier des individus pas encore nommés, ou si vous voulez retirer une photo de ce site, veuillez nous en informer, et nous ferons les changements nécessaires.